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Une visioconférence d’envergure pour QBio, 1er centre européen en biologie quantitative

« L’un des grands axes de développement de la science en ce moment » (M. Mézard, directeur de l’ENS) a pu réunir, ce 26 novembre 2020, une soixantaine de participants, lors d’une visioconférence qui a suscité un vif intérêt dans la communauté. Au travers de questions concrètes, M. Mézard, A. Christophe et M. Vergassola notamment, se sont exprimés côté École. Des représentants de grandes entreprises et des personnalités comme Nicolas Paulmier ou Catherine Dulac ont également pu intervenir.

Pourquoi l’ENS est-elle à l’initiative de la création de ce premier centre européen en biologie quantitative ?
Un premier constat a été fait : les modèles prédictifs du vivant qui font intervenir des départements tels la chimie, la biologie, les mathématiques, … sont déjà tous présents à l’ENS.
Un autre point fort : des chercheurs travaillent sur ces sujets depuis de nombreuses années en interaction.
Un besoin est né : celui d’incarner ce projet dans un bâtiment.

Quel positionnement dans le contexte académique mondial ?
D’autres initiatives européennes, proches au niveau du nom, existent, mais elles sont bien différentes du Centre QBio au sein duquel « la théorie et la modélisation seront ancrées dans les expériences de laboratoire » (M. Vergassola, directeur du centre QBio à l’ENS)

Quel est l’état d’avancement des activités du centre ?
Un conseil scientifique, dont le président est James Rothman (prix Nobel 2013 de médecine), a été créé ainsi qu’un comité local composés des directeurs de départements afférents au centre et des personnalités de recherche et de formation de l’Ecole.

  • La première activité est un programme de professeurs invités pour faire venir des chercheurs du monde entier, comme par exemple, en mars 2021, Eric Wieschaus (Université de Princeton) et Pankaj Mehta (Université de Boston) viendront passer un mois à l’École dans ce cadre.
  • Un autre programme est celui de la formation avec une grande interdisciplinarité. « L’objectif est de former la nouvelle génération de talents ». L’ambition est « d’attirer les étudiants de mathématiques, de chimie et des sciences computationnelles vers le vivant ». (M. Vergassola)
  • Le troisième axe est QLab, un fablab qui verra le jour à Montrouge en attendant la construction du bâtiment dédié à QBio.

Quel impact QBio pourrait-il avoir sur les activités des entreprises du secteur ?
Olympus, Dassault Systèmes et Urgo Medical témoignent de l’importance de ce futur centre sur leurs activités. Quand Patrick Johnson (Dassault Systèmes) indique : « QBio est absolument manquant et on en a besoin », Laurent Apert (Urgo Medical) complète : « ce serait un gigantesque progrès pour les processus de développement et la fiabilisation des résultats ». Ziad Kaakour (Olympus) témoigne de l’apport certain de la modélisation du vivant dans leurs activités grâce à « l’imagerie moléculaire de super résolution en 3D ».

Quel est le point sur la construction du centre QBio ?
Il faut tout d’abord indiquer que « c’est un projet prioritaire pour l’École, un axe de développement majeur pour les sciences du vivant et une des grandes directions des prochaines années dans ce domaine ».
« La culture d’interaction est présente à l’école depuis des décennies. Ce lieu est tout à fait adapté à ce développement et il n’en existe pas tellement d’autre dans le monde. On a une taille bien adaptée, les collègues peuvent se croiser facilement »… « L’idée est de cristalliser toutes les formations, les recherches, les rencontres dans ce lieu. » (M. Mézard)

Les interventions scientifiques d’Antoine Triller et d’Aleksandra Walczak sont reprises par M. Mézard pour démontrer le mélange des communautés qui existe à l’école depuis longtemps. Ces interactions nombreuses prennent la forme « de déplacements » à l’image d’A. Walczak, physicienne théoricienne, qui traite de réponse immunitaire et d’A. Triller, neurobiologiste, qui fait presque une démonstration de physique statistique au cours de son exposé sur la neurobiologie quantitative en évoquant le grand défi du passage d’échelle microscopique à macroscopique dans le cadre de la compréhension du grâce à la biologie quantitative.

Quel montage financier et immobilier pour QBio ?
Ce bâtiment de 2000/2500 m2, géographiquement proche des départements de biologie, de physique et de chimie, nécessite :

  • 10 M€ pour la construction et l’installation.
  • 1 M€/an pour faire fonctionner la recherche sur les premières années, soit environ 10 M€ pour les cinq premières années.

Pour financer ce centre, nous pouvons compter à ce jour :

  • 2 à 3 M€ de contribution de l’Etat
  • 2 M€ en mécénat dont un don majeur apporté par Nicolas Paulmier qui a fait son don sous la forme d’un matching gift. « Il faut insister sur la chance que nous avons à l’École d’avoir tous les talents pour porter ce projet et on compte sur vos soutiens pour le concrétiser». (M. Mézard)

«Nous ne sommes pas loin au niveau du mécénat ; avec 1,8 M€, on arriverait à 4 M€ de mécénat et on aurait le premier building bloc pour Qbio »… Ce qu’il faut comprendre « c’est qu’on change d’échelle en termes de potentiel si le projet est incarné dans un lieu». (N. Paulmier)

« Ce projet peut intéresser un certain nombre d’entreprises » (P. Camus, président de Friends of ENS). Les outils de financement ont été mis en place pour accueillir les dons, comme Friends of ENS aux Etats-Unis ou la Fondation de l’ENS qui « s’est structurée pour être à même de financer des projets de la taille de QBio tant en termes de personnel que de gouvernance avec la mise en place de comités des placements et d’audit. » (J. Massot).

Les prochains événements organisés autour du projet QBio prendront la forme de journées ciblées thématiques et on espère qu’elles pourront réunir tous les participants « en live » au sein de l’ENS.

Cliquer ici pour visionner la visioconférence