Le 4 mars, normaliennes, normaliens, ainsi que mécènes et amis de la Fondation de l’ENS ont assisté à la table-ronde “Femmes visibles”, qui réunissait Mercedes Erra, présidente de l’agence BETC ; Karine Lacombe, professeure de maladies infectieuses à la Faculté de Santé Sorbonne Université et Praticienne Hospitalière en infectiologie, cheffe du Service de maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Antoine ; Charlotte Jacquemot, chercheuse en sciences cognitives au CNRS, directrice du département d’études cognitives de l’ENS, référente égalité de l’ENS ; Clotilde Policar, chimiste, Professeure à l’ENS-PSL, Directrice des études sciences à l’ENS ; et Valentine Blanpain, normalienne au Département de Mathématiques et Applications de l’ENS.
Les intervenantes ont abordé les défis rencontrés par les femmes qui deviennent visibles de par leur rôle de leadership ou simplement du fait de la minorité des femmes dans certaines études et secteurs professionnels, notamment scientifiques.
“Peu de femmes deviennent visibles, et peu le restent. On observe qu’elles sont souvent confrontées à des situations discriminantes : remise en question de leurs compétences, infériorisation ou encore micro-agressions », a expliqué Charlotte Jacquemot. “Pour mettre en lumière ces discriminations et y remédier, il faut des statistiques genrés” a ajouté Mercedes Erra.
En sciences, où les femmes sont sous-représentées, les inégalités se créent dès la scolarité, comme en atteste l’expérience de Valentine Blanpain : « Alors que ma classe était plutôt paritaire au lycée, le fossé s’est creusé en prépa, où nous étions en très grande minorité. Des rencontres organisées avec des chercheuses et enseignantes, en prépa puis surtout à l’ENS, m’ont aidé à continuer dans cette voie et ont confirmé mon choix d’orientation. »
Des solutions existent pour améliorer la parité, notamment en menant des actions de promotion des sciences et de visibilisation de femmes scientifiques auprès de scolaires, et du grand public. C’est notamment ce que propose Valentine Blanpain avec l’association Femmes et mathématiques, qui accueille chaque année des lycéennes pour une immersion en mathématiques à l’ENS.
L’École normale supérieure mène depuis plusieurs années des actions pour augmenter le recrutement d’étudiantes dans ses départements scientifiques, avec du mentorat et un programme de bourse. Les bourses femmes et sciences sont des bourses de 1000 euros par mois, attribuées à toute étudiante admise par le Concours Normalien Étudiant en physique, mathématique et informatique. Le programme, lancé en 2023, a déjà permis aux départements de physique et de mathématiques d’accueillir leur première promotion paritaire.
A l’occasion de la journée internationale des femmes et filles de sciences le 11 février, et de la journée internationale pour les droits des femmes le 8 mars, l’École normale supérieure, ses départements et la Fondation de l’ENS a proposé pendant un mois entier une série d’événements pour souligner l’importance de la place des femmes en sciences, et mettre en avant les carrières et études scientifiques auprès de lycéennes et de collégiennes.
Des tables rondes, conférences, échanges ou encore un wikithon ont permis de sensibiliser le grand public, et surtout des classes de collège et de lycée, aux parcours de femmes scientifiques d’hier à aujourd’hui, de visibiliser leurs contributions aux découvertes scientifiques, et d’inciter les jeunes femmes à s’orienter vers ces études.