En amont de la journée internationale des droits des femmes, la Fondation a réuni des membres de l’ENS-PSL (étudiantes, enseignantes, chercheuses), des donateurs et des lycéennes pour une table ronde visant à identifier les freins à l’accès des femmes aux études de sciences et les solutions possibles.
Animés par Charlotte Jacquemot, directrice du département d’études cognitives à l’École normale supérieure, les échanges ont permis de mieux comprendre comment et quand les stéréotypes de genre autour des sciences se forment, créant des inégalités tout au long de la vie et impactant la société de manière concrète. Elisabeth Bouchaud (physicienne, actrice et dramaturge), Thomas Bréda (chercheur en économie à PSE et au CNRS) Inna Grinis (stratégiste inflation chez Citadel) et Fabienne Rosenwald (conseillère maître en service extraordinaire à la Cour des Comptes) ont également débattu des leviers pour augmenter la représentation des femmes dans les secteurs scientifiques.
“La représentation est un levier important” a expliqué Elisabeth Bouchaud. “La plupart des femmes de sciences ont été invisibilisées au cours de l’histoire. Rendre visible des modèles permet aux filles de se projeter et de se lancer concrètement dans une carrière scientifique.”
Oriane Devigne, membre de l’association Toutes en sciENS, et Anne Christophe, directrice adjointe Sciences de l’ENS-PSL, ont conclu l’évènement en témoignant des effets positifs causés par la présence de plus d’étudiantes et d’enseignantes dans certains départements de sciences à l’ENS.
Les échanges ont été l’occasion de revenir sur les solutions mises en place par l’ENS pour favoriser la parité au sein de l’École, notamment grâce à “Femmes et Sciences”, un programme de bourses porté par la Fondation de l’ENS.
En effet, en 2022, les femmes représentaient moins de 20% des admissions de certaines filières scientifiques à l’ENS. Face à ce constat, l’École et sa Fondation ont lancé le programme de bourses visant à convaincre les candidates qu’elles ont leur place sur les bancs de cette institution reconnue mondialement pour son excellence en mathématiques, en informatique ou en physique. Grâce à ce programme, les candidates admises au Concours Normalien Etudiant dans ces trois départements bénéficient d’une bourse de 1 000 euros par mois pendant leurs trois années de scolarité. L’ENS vise la parité des admissions dans ses filières scientifiques d’ici 2030
“Les bourses Femmes et Sciences ont, dès leur première année, démontré leur impact sur la parité dans nos filières scientifiques : en 2023, le nombre de candidatures de femmes au Concours Normal Etudiant de Physique a augmenté de 50% et le département a atteint sa première promotion paritaire de son histoire,” se réjouit Anne Christophe.
En tout, 20 étudiantes ont bénéficié des bourses Femmes et Sciences depuis le début du programme. Parmi elles, Mélanie, étudiante en M1 de Physique :
“Je suis entrée à l’ENS en 2022 par le Concours Normalien Etudiant de Physique. Lors de ma première année à l’Ecole, n’étant pas boursière, je travaillais jusqu’à 7h par semaine pour pouvoir financer mes études à Paris. La bourse Femmes et Sciences me permet de me concentrer sur mes études, j’ai plus de temps et d’énergie à y consacrer. Par ailleurs, cela m’ouvrira plus de possibilités dans la suite de mes études. Par exemple, je pourrai me permettre de postuler à des stages à l’international qui, sans la bourse, seraient inaccessibles,” explique-t-elle.
L’École normale supérieure continuera de s’engager sur ces questions de parité et a décidé de consacrer un mois dédié aux femmes de sciences tous les ans, entre le 11 février, journée internationale des femmes et des filles de sciences, et le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, pour leur donner plus de visibilité ainsi qu’aux différentes initiatives qui sont menées au sein de la communauté de l’ENS.