Pour la quatrième rencontre organisée dans le cadre de QBio, la Fondation de l’ENS a eu le grand honneur d’accueillir, sur la scène de l’amphithéâtre Jaurès de l’ENS, le Professeur Eric Wieschaus, à l’occasion de son séjour au centre de biologie quantitative de l’ENS-PSL en tant que professeur invité.
Anne Christophe, directrice adjointe sciences de l’ENS, Caroline Guény-Mentré, nouvelle directrice de la Fondation et Massimo Vergassola, directeur du centre QBio, ouvraient la soirée.
C’est à une soixantaine de participants, à la fois grand public mais également chercheurs et élèves, que le Professeur Eric Wieschaus offrait une conférence exceptionnelle sur le thème : « Chance or Pre-Pattern: How biologists think about embryonic development ».
Son travail sur la drosophile l’a amené à s’interroger sur les principes qui régissent l’expression de certains gènes plutôt que d’autres lors du développement embryonnaire, en essayant d’en comprendre le mécanisme et en comparant ensuite ses résultats au développement embryonnaire des mammifères, et donc de l’Homme.
Stéphane Israël, récemment nommé président du conseil d’administration de la Fondation, est également intervenu pour remercier chaleureusement le prestigieux orateur et inviter le public à poursuivre les échanges avec le Professeur autour d’un cocktail convivial.
Généticien américain d’origine suisse, le Professeur Eric Wieschaus a obtenu le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1995 pour la découverte des mécanismes de contrôle du développement embryonnaire précoce.
Né en 1947, dans l’Indiana (USA), Eric Wieschaus y fait ses études jusqu’en 1969 où il commence à étudier la drosophile, ou mouche du vinaigre, mais il est surtout intéressé par l’embryologie et se penche sur des questions comme « comment les cellules savent-elles ce qu’elles doivent faire quand l’embryon se développe ? » ou « qu’est ce qui dirige différenciation et développement ? »
Son chemin le mènera à Yale avant d’entamer un travail post-doctoral à l’université de Zurich. Il effectue des recherches avec Christiane Nüsslein-Volhard au Laboratoire européen de biologie moléculaire à Heidelberg (Allemagne de l’Ouest). En 1981, il devient professeur assistant puis professeur en 1987 à la faculté de Princeton où il enseigne encore aujourd’hui.
Leur recherche établit le schéma selon lequel trois séries de gènes contrôlent les subdivisions du développement embryonnaire : les gènes gap, qui donnent le plan du développement général du corps ; les gènes pair-rule, qui subdivisent ces régions générales en segments corporels et les gènes de polarité segmentaire, qui déterminent les structures spécifiques à l’intérieur de ces segments.
Leurs travaux ont aidé les scientifiques à mieux comprendre les mutations congénitales survenant chez d’autres animaux et notamment chez l’homme.