Au mois de mai dernier, l’École normale supérieure accueillait un nouveau mécène, la MACIF, dans le cadre de la création d’une nouvelle chaire sur l’écologie et le climat. La soirée de lancement s’est tenue le mardi 26 novembre, dans la salle historique de la Bibliothèque des Lettres, au 45 rue d’Ulm.
Comment faire face aux événements extrêmes liés au changement climatique ? Par la mutualisation et le dialogue social !
C’est en tout cas l’axe de travail de la nouvelle chaire hébergée par l’ENS : “Changement climatique : nouvelles fractures, nouvelles mutualisations”. Le climat, en tant que facteur de crise, est une source potentielle de conflits, car il perturbe les liens de participation organique. En conséquence, les acteurs sociaux peuvent se retrouver en confrontation, chacun défendant des intérêts différents.
Plus de soixante-dix personnes se sont réunies pour écouter les prises de paroles inaugurales, entre sciences humaines et sciences du climat. La soirée a débuté par un entretien avec la co-directrice et le co-directeur de la chaire : Aglaé Jezequel, chercheuse au Laboratoire de Météorologie Dynamique – IPSL, et Serge Paugam, directeur du Centre Maurice Halbwachs. Charles Duprez, doctorant-chercheur au Centre Maurice Halbwachs, et Matthieu Belin, doctorant-chercheur au département de Géosciences de l’ENS, ont ensuite présenté la genèse de leurs travaux de recherche.
Lors de leur échange, Aglaé Jezequel et Serge Paugam ont réaffirmé l’importance d’étudier le réchauffement climatique, les événements extrêmes qui en découlent et leurs conséquences. Selon eux, l’une des solutions pour y faire face consiste à identifier les fractures potentielles et à promouvoir le dialogue entre les différents groupes sociaux afin de trouver des solutions collectives.
Aglaé Jezequel est climatologue mais s’est très tôt intéressée aux sciences humaines et sociales. Physicienne de formation, elle a toujours été fascinée par le fonctionnement du climat et de la planète. Cet intérêt pour les sciences du climat est également alimenté par sa volonté de donner un sens à son travail de physicienne, une question qui est propre à sa génération : comment peut-elle être utile à la société ? Pour elle, la construction d’une réponse face au changement climatique doit passer par une mutualisation des disciplines.
De son côté, Serge Paugam travaille sur le lien social et l’attachement social, en étudiant comment la société peut constituer une force collective face à l’adversité. Il développe notamment le concept de reproduction sociale qui explique comment la société maintient, à travers ses institutions, une forme de solidarité stable. Il soutient que le changement climatique est une crise majeure à laquelle toutes les sociétés du monde seront confrontées. Sa question centrale est donc : comment les sociétés vont-elles réagir ?
Leur dialogue, enrichi par les présentations des jeunes chercheurs, a été à la fois passionnant et prometteur pour les futurs travaux de la chaire ! La Fondation de l’ENS et l’École remercie l’ensemble des participantes et participants, de même que la MACIF pour le lancement de cette chaire innovante. Celle-ci permettra de recruter pendant les trois prochaines années, des chercheuses et chercheurs aux spécialités différentes qui travailleront ensemble sur un sujet urgent, et apporteront de nouvelles perspectives à la communauté scientifique.
Un immense merci à Jean-Louis Grosse – Delasalle, président de la MACIF, Jean-Philippe Dogneton, directeur général de la MACIF d’être intervenus aux côtés de Frédéric Worms, directeur de l’ENS-PSL et de Stéphane Israël, président de la Fondation de l’ENS.